Une minute, trente secondes et vingt-neuf millièmes. C’est le record de vitesse établi en 2018 sur le Circuit Paul-Ricard du Castellet par Lewis Hamilton, champion du Monde en titre de Formule 1, pour le retour du Grand-Prix sur le mythique asphalte après 28 ans d’absence.
Pour préparer la victoire du Britannique, les équipes du constructeur automobile accompagnant Hamilton étaient présentes depuis 15 jours dans le Var. Au-delà du public présent lors du week-end de course, ce sont environ 15 000 professionnels qui précèdent la venue des pilotes.
Entre les différentes écuries, le promoteur de la course, les équipes de secours, sans oublier l’équipe du circuit elle-même, chacun de ces acteurs à besoin de solutions de communication -audio, vidéo, mobile…- rapides, constantes, sécurisées et passant par un réseau indépendant de celui des 80 000 spectateurs présents durant le week-end de course.
« Dans le cahier des charges de l’organisateur, qui constitue un préalable à l’accueil du Grand Prix, une partie complète est consacrée à l’infrastructure dédiée aux technologies de communications. Autrement dit, si lors des visites de reconnaissance, cette infrastructure n’est pas en place, vous ne pouvez pas prétendre à la réception de cette compétition », confirme Stéphane CLAIR, le Directeur général du circuit Paul-Ricard.
Selon le responsable de cette PME de 80 salariés, un système de communication performant constitue même « un élément de différenciation technologiques et économiques par rapport aux autres circuits européens avec lesquels nous sommes en concurrence. »
Spectacle mondial regardé par quelque 500 millions de téléspectateurs, le barnum de la Formule 1 ne peut se permettre aucun impair. « Le matin même de la course, l’organisateur, qui achète des lignes internet internationales en parallèle de la nôtre, nous passent des coups de téléphone à l’improviste… juste pour vérifier que l’on décroche rapidement ! C’est sa manière de tester nos installations », révèle Thierry DOSTES, le DSI du circuit Paul Ricard.
Pour répondre au mieux aux exigences de la F1, mais également des autres organisateurs de course, le circuit Paul Ricard a fait appel à la société 5IS, distributeur Avaya, pour qui ce chantier « est évidemment une vitrine permettant, c’est vrai, de montrer notre expertise, mais qui, dans le même temps, ne supporte aucune approximation », estime Franck BARRAL, le Directeur Commercial de 5IS.
« Grâce à la centaine de kilomètres de fibre optique présente sur le long du circuit, nous pouvons installer des postes de communication à n’importe quel endroit sur les 250 hectares d’emprise du circuit. En outre, nous disposons également d’une infrastructure Wifi propre, découplée de celle utilisée par le public », détaille Thierry DOSTES. « Bien sûr, certaines installations sont fixes, telles notre centre de presse qui peut accueillir 500 journalistes. Cependant, nos clients exigent une grande souplesse liée à notre activité plein-air.
Pour chaque événement, nous accédons à des demandes spécifiques liées au positionnement d’un village commercial, qui le reste de l’année peut être un parking, ou d’un poste de secours, qui peut se trouver à plus de 2 km de notre bâtiment principal », détaille Stéphane CLAIR.
Grâce à une mise en réseau directement depuis le système de communication existant, le Circuit Paul Ricard profite à la fois de l’interface AVAYA-Tenovis ainsi que de l’application Softconsole qui lui permet d’optimiser la réception des appels lors d’événements.
« Passer en technologie IP offre aujourd’hui les meilleures garanties de souplesse et d’évolutivité adaptées à notre activité qui varie d’une semaine à l’autre », indique Thierry DOSTES.
« Je faisais partie des gens qui voulaient supprimer ici les lignes des bureaux. On m’expliquait qu’il était important d’en conserver… Avec l’IP, on mixe à la fois le service de ligne fixe avec le mobile et surtout les services associés, notamment en termes de gestion des débordements d’appels et de visioconférence puisque les solutions AVAYA nous permettent de transformer n’importe quel ordinateur en téléphone avec un système associé de visioconférence. En sus, on peut imaginer pour l’avenir que d’autres fonctionnalités seront agrégées », complète Stéphane CLAIR.
A ce jour, le circuit ne propose pas aux entreprises prestataires de la F1 d’autres solutions de communication que celles d’une ligne IP à la demande. Elle envisage cependant de pouvoir leur proposer la construction de réseaux virtuels.
« Nous maîtrisons la chaîne de bout en bout ce qui signifie que nous garantissons aux équipes la sécurité des informations quand communiquent tant à l’intérieur du site que vers l’extérieur. Lors de leur première venue il y a un an, elles ont chacune tiré leur propre câble de cuivre entre le stand et le bord de piste où se trouve leurs directeurs. Ce n’est plus le cas aujourd’hui lors des essais privés. Elles utilisent notre fibre, notre cuivre et savent que les solutions logicielles déployées pour elles sont sécurisés », assure Thierry DOSTES.
En outre, la solution IP permet au Circuit Paul Ricard, en tant qu’entreprise, de mieux gérer au quotidien les déplacements de poste de ses salariés car il est plus simple de reconnecter une ligne ainsi configurée.
« Par ailleurs, cette installation permet de vendre des services additionnels, tels que le débordement, ce qui génère pour nous du chiffre et un amortissement de nos investissements », poursuit le DSI. « Pour la Formule 1, où un PC de crise est mis en route pendant 3 semaines 24 heures sur 24, imaginez le coût humain que représenterait la mise à disposition d’un standardiste », rajoute Stéphane CLAIR.
Ainsi, y compris pour le public, un numéro d’appel d’urgence est mis en place les jours de course afin qu’en cas de malaise de spectateur l’appel ne sorte pas vers l’extérieur (le centre 15 ou les pompiers) mais demeure sur le site, un gain de temps précieux pour les secours.
Aujourd’hui étendu sur les 250 hectares du Castellet, le système communication choisi par le circuit Paul Ricard promet d’être déployé vers l’aéroport privé situé à proximité de la piste. De l’asphalte au tarmac, les solutions de communication IP restent en piste.